Aujourd'hui pour notre rendez-vous sur l'allaitement maternel, je vous partage quelques liens utiles :
Un petit site très simple et très précis pour commencer à bien se renseigner : http://aiderallaiter.free.fr
Pour aller plus loin avec la sacro-sainte Leche League : http://www.lllfrance.org
Un site perso très bien fait et très complet : http://allaitementpartage.e-monsite.com
Et un blog très bien fait aussi, histoire de confirmer notre "mammifèritude" : http://aide-allaitement.over-blog.com
Aujourd'hui pour notre rendez-vous hebdomadaire sur l'allaitement, on aborde une question qui me tient à cœur : un des bienfaits non négligeable, la protection contre le cancer du sein!
On sait que le fait d'avoir des enfants est un facteur protecteur vis-à-vis du cancer du sein. Toutefois, la façon dont l'allaitement peut éventuellement contribuer à cet impact reste encore mal définie. L'allaitement est étroitement corrélé à la grossesse (habituellement, il implique que la femme a eu un enfant). Afin de tenter d'en savoir davantage, les auteurs ont analysé les données recueillies par les études effectuées sur le sujet.
Ils ont recherché dans la littérature existante toutes les études épidémiologiques ou cas-témoin portant sur au moins 100 femmes souffrant de cancer du sein, et prenant en compte, outre l'allaitement défini avec un minimum de précision, les autres facteurs de risque connus. 47 études présentaient les critères d'analyse requis par les auteurs. Elles avaient été effectuées dans 30 pays différents, et portaient sur un total de 50.302 femmes souffrant de cancer du sein, et sur 96.973 femmes témoin. Toutes ces études ont été analysées sur le plan de leur méthodologie, stratifiées pour les diverses variables recueillies, et analysées à l'aide d'un modèle mathématique complexe, afin de déterminer l'impact de l'allaitement sur le risque de cancer du sein par rapport à la parité, à l'âge de la femme au moment de son premier accouchement, au statut pour la ménopause...
Les femmes souffrant de cancer avaient accouché moins souvent (2,2 grossesses contre 2,6 chez les femmes témoin). Elles étaient moins nombreuses à avoir allaité (71% contre 79%), et lorsqu'elles avaient allaité, elles l'avaient fait pendant moins longtemps (9,8 mois contre 15,6 mois de durée totale d'allaitement). Le risque de cancer du sein baissait de 7% pour chaque nouvelle grossesse menée à terme, et de 4,3% pour chaque année d'allaitement. Cet impact spécifique de l'allaitement était similaire dans les pays industrialisés et dans les pays en voie de développement. Il n'était pas affecté significativement par l'âge, le statut pour la ménopause, l'origine ethnique, le nombre d'enfants, l'âge de la mère au moment du premier accouchement, ni par aucun des 9 autres facteurs pris en compte.
D'après ces chiffres, on pouvait estimer que l'incidence cumulée des cancers du sein dans les pays industrialisés pourrait être abaissé de moitié pour les femmes jusqu'à 70 ans (elle passerait de 6,3% à environ 2,7%) si les femmes de ces pays avaient un nombre d'enfants et une durée totale d'allaitement similaires à ce qui est encore la norme dans certains pays en voie de développement, l'allaitement étant à l'origine de presque les 2/3 de cet abaissement du risque de cancer du sein. Il est impossible d'obtenir une durée totale d'allaitement similaire à celle observée dans de nombreux pays en voie de développement avec le taux de natalité actuel dans les pays industrialisés. Toutefois, il devrait être possible d'abaisser le risque de
cancer du sein. Environ 470.000 cancers du sein ont été diagnostiqué en 1990 dans les pays industrialisés. Si par exemple toutes les femmes des pays industrialisés avaient en moyenne 2,5 enfants, allaités pendant 6 mois de plus que la durée moyenne actuelle d'allaitement, environ 5% des cancers du sein pourraient être évités tous les ans (soit environ 25.000 cas). Si chaque femme allaitait 12 mois de plus que la durée moyenne actuelle, ce sont 11% des cancers du sein qui pourraient être évités tous les ans (soit environ 50.000 cas).
Plus la durée totale d'allaitement dans la vie d'une femme est longue, et plus le risque de cancer du sein baisse. Le non-allaitement ou la durée courte d'allaitement qui sont devenues la norme dans de nombreux pays occidentaux contribuent de façon significative à l'incidence élevée du cancer du sein dans ces pays. De ce point de vue, la promotion de l'allaitement long pour la prévention du cancer du sein présente un grand intérêt tant sur le plan économique que sur le plan social.
Allaitement et instinct maternel : réflexions d'un médecin sur la pensée de Madame Elisabeth Badinter
"J’ai travaillé comme médecin pendant 20 ans à la Maternité Nord du CHU de Grenoble, où j’étais spécialement chargée de parler de l’allaitement dans le cadre des cours de Préparation à la Naissance, avant d’aller voir après l’accouchement dans leur chambre les femmes qui le souhaitaient. J’avais lu alors avec un certain étonnement ce que disait de l’allaitement et de l’instinct maternel Madame Badinter dans son premier livre « L’amour en plus ». Je vois que 30 ans après elle réédite cet ouvrage et en ajoute un second qui va dans le même sens.
J’ai constaté avec surprise en la lisant, qu’il s’agisse de l’allaitement ou de « l’instinct maternel », une certaine méconnaissance de ces deux sujets de sa part.
Le journal La Croix du mercredi 10 février a réalisé un excellent dossier complet et objectif sur « Allaiter, ne pas allaiter, le choix des mères ».
Dans la rubrique « en savoir plus », page 15, il est fait mention du rapport de février 2009 de l’Académie nationale de Médecine sur l’allaitement et - en particulier - de la citation suivante, concernant les femmes qui allaitent : « Les suites de couches sont facilitées, et les sécrétions hormonales provoquées par la mise au sein diminuent le risque d’infection du post-partum ». Chaque mise au sein déclenche en effet la sécrétion hypophysaire de l’hormone ocytocine qui provoque, en même temps que l’éjection du lait, des contractions utérines, favorisant ainsi un meilleur écoulement des lochies (pertes qui suivent normalement l’accouchement), et un retour plus rapide de l’utérus à la normale, toutes choses préventives d’une infection éventuelle. Ces notions sont connues depuis longtemps, et Elisabeth Badinter, qui est une bonne historienne, rapporte dans « L’amour en plus » que les sages-femmes à la fin du 19ème siècle disaient aux accouchées pour les inciter à allaiter qu’elles seraient ainsi protégées du risque d’infection utérine. Mais si Elisabeth Badinter rapporte ces faits, c’est pour s’en moquer et pour montrer jusqu’où l’on va chercher des arguments en faveur de l’allaitement ! Madame Badinter n’est certes pas médecin ni sage-femme, ce que l’on ne saurait lui reprocher, mais elle ignore semble-t-il aussi ce que toutes les mères qui allaitent savent d’expérience, à savoir le lien direct entre les contractions mammaires et utérines.
Et quand Elisabeth Badinter, dans une émission de TV sur la 5 le 9 février 2010 en début d’après-midi consacrée à la promotion de son nouveau livre, voit la preuve de l’absence d’instinct maternel dans le fait que les femmes ne savent pas spontanément allaiter comme les animaux et qu’il faut les y aider, elle ne sait peut-être pas que dans la relation qui s’instaure entre la mère et l’enfant qu’elle allaite, c’est l’enfant l’initiateur, que c’est l’enfant qui fait de sa mère une mère, à condition que l’on les mette ensemble ! (cf note en bas de page). Si instinct il y a, c’est l’enfant en effet qui l’a le premier, celui, pour sa survie, de chercher le sein dès la sortie du ventre maternel. La mère est programmée pour répondre, mais elle ne répond que si l’enfant demande.
Le Pr Lebovici (« L’enfance retrouvée » Flammarion 1992), plutôt que d’instinct maternel, préfère parler en effet de programme ; il existe selon lui une programmation absolument spécifique mère-enfant. L’enfant est structuré pour demander,et la mère pour lui répondre.
Ce n’est d’ailleurs pas seulement la succion qui fait « monter » le lait de sa mère ( les Anglais eux parlent de descente ! « let down reflex »). La vue de son enfant, son odeur, ses pleurs sont autant de signaux capables en quelques jours de faire couler le lait d’une mère - même à distance ! -, son corps devenant apte à sa grande surprise à décoder tous ces signaux. C’est une expérience unique qu’aucune n’oublie de ce temps où tout en elle devenait mère, à la demande de l’enfant. Mais qu’on ne vienne pas lui dire qu’il ne s’est pas créé entre elle et son enfant un lien unique, que l’on l’appelle ou non instinct maternel. . D’une certaine façon, Elisabeth Badinter a donc raison car l’instinct premier est celui de l’enfant. Mais c’est une notion qui manque à l’auteure de « L‘amour en plus » , qui base, dans ce livre, ses conclusions d’absence d’instinct maternel sur des prémisses faussées : sur l’observation des mères du 18ème siècle à Paris, à qui on enlevait les enfants à la naissance pour les mettre en nourrice. On ôtait l’initiateur du lien.
Elle ne parle pas non plus de l’une des raisons et - non des moindres - qui motivaient ces mises en nourrice. Il s’agit du tabou, alors relayé par l’Église, des relations sexuelles pendant l’allaitement. Ce tabou existe encore dans certains pays d’Afrique, mais on le trouve fort bien décrit dans : « Le dictionnaire de cas de conscience ou décisions des plus considérables difficultés touchant la morale et la discipline ecclésiastique » publié à Paris en 1741 avec approbation et privilège du Roy. Il est expliqué au chapitre intitulé « Devoir conjugal » que « l’action du mariage est interdite non seulement pendant le temps que les femmes ont coutume d’être incommodées chaque mois, et dans celui de l’accouchement, mais encore pendant qu’elles allaitent leurs enfants ;(…) et que si la femme à cause de sa pauvreté ne peut pas le faire nourrir par une autre femme, elle peut refuser absolument le devoir à son mari, parce qu’il n’a pas le droit de l’exiger en ce cas aux dépens de la vie de son enfant ». Le motif de l’interdiction étant en effet la croyance que le lait se corrompait et devenait dommageable à l’enfant quand le couple avait des relations sexuelles. Cette même croyance étaye encore ce tabou dans certains pays d’Afrique. Il semble plausible par conséquent que cette apparente liberté des Parisiennes par rapport à leur enfant au 18ème siècle et pendant le suivant, put avoir comme raison possible non leur désir mais la demande du mari !
Voici donc, en quelques lignes, pourquoi je pense qu’un manque d’information est à l'origine des inexactitudes écrites et publiées par Elisabeth Badinter sur l’allaitement et l’instinct maternel.
Dr Michèle GUY, Grenoble, février 2010"
Note - Si les mères animales mammifères semblent en effet douées d’un instinct plus facilement exprimé que celui de la femme pour l’allaitement et les soins donnés au nouveau-né, cela est dû au fait que leurs petits naissent plus développés et plus dégourdis pour aller stimuler leur mère que le petit de l’homme, qui naît, on le sait, prématuré, et se montre bien incapable d’aller de son berceau à sa mère. On doit le lui mettre dans les bras. Dans les deux cas, c’est bien la recherche du sein et la succion qui créent chez la mère la réponse, et l’instinct du petit est premier. La mère humaine n’est pas moins bien lotie pour le maternage que la mère animale, c’est son bébé qui n’est pas fini, ce qui est finalement favorable à ce dernier car son cerveau peut continuer à se développer et à grandir.
Voici un extrait du mensuel "Allaiter Aujourd'hui" N. 39 (mensuel édité par La Leche League) qui fait le point sur les dispositions françaises en la matière :
"À la suite de notre appel (AA n°36) pour connaître les dispositions plus favorables que le Code du travail en ce qui concerne les femmes allaitantes, le mari d'une de nos lectrices, qui est aussi inspecteur du travail, a fait une recherche systématique dans les conventions collectives.
Qu'il soit ici remercié pour cet énorme travail, qui sera à coup sûr utile à bien des mères et leurs bébés.
PS. Notons au passage que dans tous ces textes, un allaitement d'un an paraît tout à fait normal...
Le Code du travail français prévoit différentes dispositions, anciennes pour la plupart, destinées à faciliter l'allaitement par les mères qui ont repris leur emploi à l'issue du congé de maternité. Les unes tiennent aux locaux de travail, les autres à l'aménagement du temps de travail des salariés allaitantes.
Les locaux
Concernant les locaux de travail, l'art. L 224-3 du Code pose le principe général selon lequel 'la mère peut toujours allaiter son enfant dans l'établissement' ; le local destiné à cet effet doit être séparé de tout local de travail, avoir un point d'eau à proximité, être propre, pourvu de sièges convenant à l'allaitement, être correctement chauffé.
De plus, l'art. 224-4 prévoit que les entreprises qui emploient plus de cent femmes peuvent être contraintes d'installer des chambres d'allaitement ; pas moins de 20 articles du Code décrivent dans le menu l'aménagement et l'équipement de ces chambres d'allaitement, mais cette disposition quelque peu désuète n'est quasiment plus appliquée.
En revanche, 'les femmes enceintes et les mères allaitant leurs enfants doivent avoir la possibilité de se reposer en position allongée, dans des conditions appropriées' (art. R 232-10-3, issu du décret du 31 mars 1992) : cette règle plus récente est très intéressante, car fort utile et d'application beaucoup plus large, puisqu'elle concerne toute entreprise quel que soit l'effectif, et profite à toute salariée qui déclare allaiter, et non pas seulement à l'allaitement sur le lieu de travail qui est tout de même plus rare.
Faute de respecter ces dispositions, l'employeur s'expose à des sanctions pénales : râlez si on vous refuse le bénéfice de ces droits et, en cas de problème, parlez-en à votre inspecteur du travail !
Les pauses d'allaitement
Le temps d'allaitement pendant le travail est prévu par le Code pour tout type d'entreprise et quel que soit l'effectif : pendant un an à compter de la naissance, les mères allaitant leur enfant disposent à cet effet d'une heure par jour durant les heures de travail, à raison de 30 mn le matin et 30 mn l'après-midi. Le moment de cette pause est déterminé en accord avec l'employeur et, à défaut d'accord, placé au milieu de chaque journée de travail.
Dans le silence des textes, il faut admettre que cette pause spécifique n'est pas rémunérée. Toutefois, certaines conventions collectives améliorent le sort de la mère allaitante en prévoyant la rémunération de cette pause, en général sur la base du salaire habituel, comme dans les conventions suivantes : cette étude ne traite que des conventions collectives nationales étendues, mais il existe aussi des conventions régionales qui peuvent être plus favorables (ex. métallurgie) ou des conventions nationales non étendues (ex. enseignement supérieur).
- Industries du pétrole (brochure J.O. n' 3001), art. 514,
- Fabriques d'articles de papeterie (3019), art. 57,
- Caoutchouc (3046), art. 24 , Mais pour que cette pause soit payée, il faut 'confier les enfants à la pouponnière de l'entreprise' !
- Fabrication et commerce de la pharmacie (3063), art. 27,
- Blanchisserie, laverie (3074), art. 39 , S'il existe une chambre d'allaitement, la pause est payée à condition que la mère ne quitte pas l'entreprise
- Fabrication mécanique du verre (3079), art. 43,
- Industries de l'habillement (3098), art. 34, S'il existe une chambre d'allaitement, la pause est payée à condition que la mère ne quitte pas l'entreprise
- Parfumerie-esthétique (3123), art. 10, Régime particulier : pause autorisée pendant un an (comme la loi), mais rémunération maintenue pendant les trois premiers mois seulement.
- Négoce des matériaux de construction (3154), art. 14 des avenants catégoriels, Attention : l'Avenant 'Cadres' de cette convention ne prévoit rien sur le salaire des temps d'allaitement.
- Production des papiers-cartons et celluloses - Ouv., employ., techn. et agents de mait. (3242), art. 25,
- Transformation des papiers-cartons (3250), art. 25,
- Distribution et commerce de gros des papiers-cartons (3158), art. 0 15 (ouvriers), M 21 (techniciens, agents de maîtrise),
- Porcelaine (3164), annexe Ouvriers art. 0 10,
- Vitrail (3172), art. 31,
- Répartition pharmaceutique (3262), art. 62,
- Fabrication du verre à la main, semi-automatique et mixte (3281) art 23
- Conserveries : coopératives agricoles et SICA (3607), art. 52.
D'autres conventions prévoient le paiement de ces heures non plus au salaire réellement perçu, mais sur la base de la rémunération minimale garantie du poste occupé par l'intéressée :
- Industrie textile (3106), art. 68, Temps payé au vu d'un certificat médical renouvelable mensuellement. Les autres avenants catégoriels de tette convention ne prévoient rien sur la rémunération des temps d'allaitement.
- Industries chimiques (3108), art. 14, Paiement du salaire de base + ancienneté, à l'exclusion de tous autres éléments de salaire.
- Camping (3176), art. 32,
- Rouissage-teillage du lin (3264), art. 48.
Une seule convention à notre connaissance prévoit un temps d'allaitement supérieur à la loi :
la convention nationale du commerce de l'électronique (3076), art. 31, avec une absence autorisée d'une heure le matin et une heure l'après-midi jusqu'aux 6 mois de l'enfant (au-delà, application du droit commun). Mais cette pause pour l'allaitement n'est pas payée.
Toutes ces dispositions peuvent être améliorées par accord d'entreprise.
Le congé allaitement
De plus, certaines conventions collectives prévoient au bénéfice des mères allaitantes la possibilité de bénéficier d'un congé d'allaitement non rémunéré, disposition distincte du congé parental d'éducation prévu par la loi, de sorte que la salariée peut reprendre son emploi dès le sevrage (des modalités particulières d'information et de délais peuvent être prévues par les textes conventionnels). Pour bénéficier de ces congés, il faut en général avoir au moins un an d'ancienneté.
Un congé d'un an maximum est ainsi prévu dans les conventions suivantes :
- Travail mécanique, négoce et importation des bois et scie-ries (3041), art. 14 , Rédaction prudente : 'des.facilités pourront être accordées ......
- Blanchisserie, laverie (3074), art. 38, Pas de condition d'ancienneté.
- Carrières et matériaux (3081), art. 3.4 (ETAM), art. 6.2 (cadres),
- Industries de l'habillement (3098), art. 33,
- Activités de déchets (3156), Empl. AM, art. 40 , Dans la limite du 1/5ème de l'effectif féminin employé dans l'entreprise.
- Cinéma : distribution de films (3174), art. 25(l) . Deux ans d'ancienneté sont exigés.
Dans certaines conventions collectives, la durée maximale du congé est plus courte :
- Commerce de l'ameublement (3056), avenant ETAM + dessinateurs art. 10, 10,5 mois maximum, après le congé de maternité.
- Transports routiers (3085), annexe Ouviers art. 9, annexe Employés art. 18, annexe TAM art. 22, annexe Ingénieurs et cadres art. 22, Pas de condition d'ancienneté. Au plus tard jusqu'à sept mois après l'accouchement.
- Caves coopératives vinicoles (3604), art. 44. Pas de condition d'ancienneté. Droit ouvert pendant six mois à compter de la naissance.
- Coopératives agricoles de céréales, de meunerie, d'approvisionnement, d'alimentation du bétail et d'oléagineux (3616) art.37 Pas de condition d'ancienneté. Droit ouvert pendant six mois à compter de la naissance.
Ce congé est toujours sans solde. À ma connaissance,
Seule l'ancienne convention collective des banques (3161) prévoit dans son art. 69 la possibilité de bénéficier, après le congé de maternité, d'un congé rémunéré de trois mois à taux plein ou six mois à mi-salaire, au choix de l'intéressée. Cette possibilité est réservée aux femmes ayant au moins neuf mois d'ancienneté ; pour les autres, le même congé est de droit, mais sans solde. Attention : cette convention a été dénoncée le 02/02/98.
La nouvelle convention ouvre ce droit à toutes les mères allaitantes ou non par contre elle permet à la mère prenant un congé parental à l'issus de cette prolongation de voire son APE complètée à la hauteur de son salaire pendant 45 jours si elle allaite.
La convention collective de l'audiovisuel (et son article 42) permet un congé de 4 semaines rémunérées sur présentation d'un certificat médical
Dans le cas des fonctionnaires, cette pause n'est pas un droit. Mais une circulaire permet de s'arranger avec son inspecteur."
La principale raison donnée pour un arrêt précoce programmé de l’allaitement reste la reprise du travail. Voici deux petites astuces très simples pour continuer malgré tout.
Dans un sondage fait en 2002, plus de 23 % des mères disaient avoir arrêté l’allaitement à la fin de leur congé maternité. Pourtant, de plus en plus de femmes savent qu’il est possible de continuer à allaiter après la reprise du travail, et le font.
Pas besoin d’habituer le bébé au biberon!
Le premier secret, c'est que l'on peut continuer à allaiter complètement jusqu'à la reprise effective du travail, sans s'inquiéter si le bébé refuse le biberon (ce qui arrive souvent), voire la tasse ou la cuiller : il l'acceptera de la main de la personne qui le gardera, car il en comprendra alors la nécessité et l'utilité. Tandis que lorsque c'est la mère (ou une autre personne en présence de la mère, voire parfois en son absence mais avant la reprise), il ne comprend pas pourquoi on lui propose du « deuxième choix » alors que le « premier choix » est là tout près, à portée de la bouche.
On s'évitera ainsi bien des angoisses et des conflits pouvant tourner à l'épreuve de force. On minimisera aussi le risque de confusion sein/tétine, et on aura davantage de garanties que la lactation, mieux installée - car plus ancienne-, ne se tarisse pas.
Allaiter chaque fois qu’on est avec l’enfant!
Le deuxième secret : après la reprise, continuer à allaiter à la demande dès que l'enfant est avec soi (matin, soir, nuit, jours de congé, vacances). Non, cela ne « perturbera » pas l'enfant de ne pas avoir le même rythme à la crèche ou chez la nourrice, et à la maison. Au contraire, cela l'aidera à se structurer en lui permettant de faire la différence entre « quand je suis avec maman et que je peux téter » et « quand maman n'est pas là et que je ne peux pas téter ».
De plus, cela permettra de garder un nombre de tétées non négligeable, et ainsi d'entretenir la lactation, même avec des horaires irréguliers.
Ces deux « secrets » expliquent pourquoi tant de femmes qui souhaitaient continuer à allaiter en travaillant disent que « ça n'a pas marché », « ça s'est arrêté au bout de trois semaines ». En effet, quand on parle d'allaitement et de travail dans les magazines, on lit en général qu'il faut « habituer » l'enfant aux biberons avant la reprise, et qu'après, on pourra donner la tétée « matin et soir ».
Je ne dis pas que ce système ne peut pas marcher. Mais trop souvent, on se retrouve avec une lactation en forte baisse, un bébé frustré, souffrant éventuellement d'une confusion sein/tétine, qui finit par se détourner du sein, à la grande déception de sa mère.
Tirer son lait
Il est tout à fait possible de concilier travail et allaitement sans jamais tirer son lait. Néanmoins, certaines mères préfèrent que leur enfant ne reçoive que du lait maternel pendant les premiers cinq à six mois, comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé. Et continue à en recevoir, couplé à des solides, même après ces premiers mois.
En plus des avantages pour la santé de l'enfant à court et à long terme, tirer son lait a d'autres bénéfices : en stimulant les seins, cela aide à maintenir la lactation, cela prévient d'éventuels engorgements, canaux lactifères bouchés, et minimise les « fuites ».
Les femmes qui choisissent de tirer leur lait allaitent généralement plus longtemps que les autres.
En conclusion
Il est évident que plus les circonstances sont favorables, plus il sera facile de concilier travail et allaitement : bébé plus âgé, horaires réduits et/ou flexibles, temps de transport plus court, possibilité de tirer son lait, bébé gardé près du lieu de travail, voire sur le lieu de travail, et pourquoi pas, bébé emmené au travail !
Mais, même dans des circonstances beaucoup moins favorables, il est possible de poursuivre l'allaitement. Et d'en tirer une grande joie, une grande fierté et une grande confiance dans ses capacités de mère. Il faut le dire et le redire : personne n'a jamais regretté d'avoir tenté l'aventure, toutes le referaient si c'était à refaire !
A savoir
Le code du travail prévoit que « pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail » (art. L 1225-30), que « la salariée peut allaiter son enfant dans l’établissement » (art. L 1225-31) et que « tout employeur employant plus de cent salariées peut être mis en demeure d’installer dans son établissement ou à proximité des locaux dédiés à l’allaitement » (art. L 1225-32).
(source : http://www.femininbio.com/maman/allaitement/continuer-lallaitement-en-travaillant.html)
Revoilà notre rendez-vous hebdomadaire.
Aujourd'hui nous verrons que contrairement aux idées reçues, la prise de médicaments est compatible avec l’allaitement … sous conditions.
Si une mère allaitante doit prendre des médicaments, il est courant qu’on lui enjoigne d’arrêter, ou du moins de suspendre temporairement l’allaitement.
En fait, il existe très peu de médicaments vraiment incompatibles avec l’allaitement, et il est exceptionnel de ne pas pouvoir en trouver un qui soit sans risque pour l’enfant, dans toute la panoplie existante.
D’autre part, il faut à chaque fois tenir compte de l’âge de l’enfant, de son poids, de son passé médical, de la quantité de lait maternel qu’il absorbe quotidiennement … Un médicament qui serait peu souhaitable pour la mère d’un nouveau-né, pourra très bien ne pas poser de problèmes pour la mère d’un bambin qui tète une fois par jour avant de s’endormir.
Il faut savoir aussi que beaucoup de nouveaux médicaments sont déclarés contre-indiqués en cas d’allaitement pour la simple raison que le fabricant, n’ayant pas fait les tests nécessaires (car très coûteux), préfère « se couvrir » et dégager sa responsabilité.
Enfin, il faudrait dans chaque cas peser et comparer les risques, d’une part de l’absorption par l’enfant d’une quantité minime de la substance, et d’autre part de son sevrage brutal et du recours à l’alimentation artificielle. Si l’on raisonnait ainsi, on s’apercevrait que les risques pour la santé à court et à long terme ne sont souvent pas là où on le croit ...
Si vous voulez savoir si un médicament n'est pas contre-indiqué, il existe un site super : e-lactancia (http://www.e-lactancia.org). Les molécules y sont répertoriées et spécifiquement analysées pour la compatibilité avec l'allaitement maternel! Faites passer le lien à votre médecin ou à votre pharmacien, ils ne connaissent pas forcément!
Et c'est reparti pour notre rendez-vous mensuel sur l'allaitement maternel!
eczéma sec, bobos, rougeurs
Remarques:
Pour retendre et assécher (entre autre) le prélait est plus efficace. Pour super hydrater, mieux vaut la crème ou un mélange de lait gras et d'huile.
Otites, rhumes, conjonctivites
Revoici notre rendez-vous hebdomadaire sur l'allaitement maternel.
Aujourd'hui je relaie un article sur l'allaitement en cas d'adoption!
L’allaitement est possible… même sans jamais avoir accouché !
Études et cas rapportés
- À la stimulation du mamelon répond la sécrétion de prolactine. Les impulsions nerveuses sont ensuite conduites jusqu’à la base du cerveau, provoquant la sécrétion de prolactine par le lobe antérieur de l’hypophyse. La prolactine stimule ensuite de développement des alvéoles sécrétoires et déclenche également la production de protéines lactées, de lactose et la lactation.
- Sous l’action de la succion, l’hormone ocytocine, secrétée par le lobe postérieur de l’hypophyse, provoque la contraction des cellules musculaires responsables de l’écoulement du lait.
- Des grand-mères en Afrique, ayant placé un enfant au sein afin de le calmer en l’absence de sa mère, ont produit du lait alors même qu’elles n’avaient aucune intention de relacter.
- Plus l’enfant est jeune, plus il prendra le sein, surtout s’il a été nourri au biberon. Les enfants de moins de trois mois prennent plus facilement le sein que ceux qui sont plus âgés. (Chez les enfants adoptés, il semble y avoir une démarcation à huit semaines). Plus l’enfant tète, plus il y a, habituellement, production de lait.
Quelques gouttes de lait, c’est déjà mieux que pas du tout!
Bien entendu, l’allaitement d’un enfant adopté dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, la maman adoptive doit avoir une glande pituitaire, le bébé doit savoir ou apprendre à prendre le sein, et, évidemment, il faut arriver à produire le lait. Le protocole de lactation dépend également du temps que dispose la mère adoptive avant l’arrivée de bébé. Mais attention : la maman adoptive doit être réaliste dans ses attentes – peut-être réussira-t-elle à ne donner que quelques gouttes de lait de son sein à son enfant. Mais quelques gouttes de lait, c’est déjà mieux que pas du tout! Heureusement, la plupart des femmes produiront éventuellement du lait si on laisse le bébé téter. L’important dans tout ça n’est donc pas de produire une quantité assez importante de lait pour nourrir l’enfant. En effet, et la plupart des mamans vous le diront, l’allaitement, c’est le lien unique d’intimité qui se développe avec l’enfant, c’est le tendre contact avec sa peau… c’est un rapprochement sans pareil.Et en pratique?
Une foule de combinaisons d’outils, de techniques et de protocoles sont possibles lorsqu’on prend la décision d’allaiter son enfant adopté : massage des seins, produits pharmaceutiques, herbes, dispositifs d’aide à la lactation (tels que Medela et Lact-Aid), détermination, confiance en soi, soutien de son entourage et soutien de conseillères en lactation. Aucune mère ne devrait être découragée d’allaiter, si elle veut le faire, sur la seule base que son enfant est trop vieux ou qu’elle-même est trop vieille.Dans son rapport sur la relactation, le département Santé et Développement de l’enfant et de l’adolescent de l’Organisation mondiale de la santé, mentionne l’importance de rappeler aux femmes qui songent à mettre en route l’allaitement de leur enfant adopté :
- Les bienfaits de l’allaitement et l’importance d’être patiente et persévérante et de renforcer sa confiance.
- Manger et boire suffisamment en plus de tenter de se reposer et de se détendre.
- Faire téter l’enfant le plus souvent possible et le plus longtemps possible, un minimum de 8 à 10 fois par jour, et dès qu’il en manifeste le désir.
- Demeurer le plus possible à proximité de son enfant, le tenir le plus souvent possible contre elle.
- Entre les montées de lait ou si l’enfant ne veut pas téter, ne donnez aucun lait ou préparation lactée au biberon et éviter les tétines.
- Le docteur Jack Newman, pédiatre de renommée internationale qui a ouvert la clinique d’allaitement au Hospital for Sick Children de Toronto.
- Le site www.asklenore.com offre d’utiles renseignements et protocoles pour l’allaitement d’un bébé adopté.
- Les ligues, regroupements et services de marraines d’allaitement, de conseillères en allaitement ou en lactation, comme Nourri-Source et La Leche, sont des références en or pour vous accompagner dans vos démarches et tout au long de votre cheminement.
Et nous revoilà avec notre rendez-vous hebdomadaire.
Aujourd'hui voyons si tous les GADGETS qu'on propose aux mamans allaitantes sont utiles.
Voici la liste qu'on donne souvent aux mamans à la maternité : coussinets, coques, bouts de seins, tétine. Bref, des bouts de silicone à mettre entre bébé et vous.
Les coussinets : utiles.
Quand bébé tête d'un coté, du lait coule de l'autre la plupart du temps. Les coussinets évitent de se retrouver trempée. Il en existe des lavables, plus agréables au toucher. Et puis laver ses coussinets est aussi fastidieux que laver son mouchoir ou vider les poubelles. CQFD
Les coques : dangereuses!
Elles stimulent la lactation. Donc il ne faut pas les utiliser de façon systématique mais seulement si bébé est un peu mollasson (prématuré ou au contraire trop gros bébé).
Bouts de seins : à proscrire!!
Pour bien vous expliquer, voyons le schéma de la succion.
Quand bébé prend le sein, sa langue se colle au palais et fait un mouvement vertical : de haut en bas.
Bref il est facile de comprendre que si votre bébé doit alterner entre deux succions différentes, non seulement il est perdu (et tètera moins bien = moins de production de lait), mais en plus les capteurs de succion dans le sein ne ressentiront pas autant de succion du fait qu'une couche de silicone se mettra entre eux et la langue de bébé (= moins de production de lait). On court à un échec de l'allaitement dans les 15 jours!!
Alors avant d'accepter des bouts de sein en silicone parce que vous avez mal aux mamelons, il faut vous demander pourquoi vous avez mal : c'est souvent un problème de mauvaise position de bébé. Repositionnez-le bien, et vous n'aurez plus mal! Pour mieux vous faire comprendre, j'aime bien la comparaison de la Leche League : "Pour expliquer ce soulagement immédiat alors que la crevasse est toujours là, j'utilise souvent la comparaison des ampoules aux pieds. Si vous avez des chaussures neuves qui ont provoqué des ampoules, que vous les enleviez pour mettre d'autres chaussures qui n'appuient pas aux mêmes endroits, vos ampoules ne vous font plus mal bien qu'elles soient toujours là." C'est simple comme bonjour!
La tétine : à éviter le premier mois.
Comme explicité juste au-dessus, ça risque de perturber la succion. Mais une fois que l'allaitement est bien mis en place et que bébé gère comme un chef, rien ne vous empêche de lui offrir une tétine!
Pour conclure, je vais vous donner un avis bien tranché : ces gadgets, c'est du pur commerce. La nature a tout prévu, mais comme les fabricants de biberons perdaient la moitié de leur clientèle (= les mamans allaitantes), il fallait bien leur trouver des trucs à acheter!! Et le mercantilisme, on voit où ça mène.
Nous revoilà pour notre rendez-vous hebdomadaire.
Aujourd'hui nous abordons... LES DOULEURS DE L'ALLAITEMENT.
Lors de la première mise au sein, encore en salle d'accouchement, les mamans s'étonnent de la puissance de succion d'un si petit bout d'chou de 3kg500!
Un tube d'aspirateur à plein régime. Pas moins!
Les seins n'ont jamais connu ça, et il va leur falloir quelques jours pour s'y faire.
Pas de panique, au fur et mesure que la bouche de bébé grandit on ressent moins cette aspiration. Les bouts de sein s'insensibilisent petit à petit. Voire ça devient carrément agréable...
Mais parlons de douleurs : les crevasses et la montée de lait.
Les crevasses sont dues à une mauvaise position de la bouche de bébé. En le faisant téter son ventre contre votre ventre, ça devrait résoudre le problème. Et pour aider à cicatriser, rien de tel qu'une goutte de lait maternel! Évitez les soutien-gorges en synthétique tant qu'il y a une crevasse, et en une journée ce sera fini!
La montée de lait : après l'accouchement et pendant 3 jours, vous aurez un lait jaune beurre. C'est seulement au bout de 3 jours que vous allez avoir du lait, du vrai, blanc crémeux et très sucré, miam miam. Plus vos seins sont petits de base, plus vous sentirez la pression de cette montée de lait. Plus ils sont gros, et plus ça passera inaperçu.
Si vous avez l'impression que votre sein droit ça éclater autant que le gauche, et que la petite tétée de bébé ne vous soulagera pas, voilà une astuce : dès que bébé est ventousé au sein, ventousez l'autre sein avec un tire-lait manuel, SANS POMPER PLUS DE TROIS FOIS. Ça va juste ouvrir les vannes et faire couler l'excédent.
La plupart de ses douleurs passent très vite. Pour ma part, je n'ai eu des crevasses que pour ma 1ère, des grosses montées de lait pour les 3 premiers (surtout le 2ème), et rien du tout pour la 4ème à part un téton gauche un peu sensible. Et ça ne dure que le temps de la maternité... Alors il faut passer au-delà de ça : les premières fois sont souvent douloureuses alors que ce qui nous attend ensuite est agréable (et c'est une règle qui fonctionne pour beaucoup de choses : vie sexuelle, nouvelles chaussures, ou premier entrainement de sport).
Nous revoilà pour notre rendez-vous hebdomadaire. Je n'ai pas eu le temps de le poster vendredi, alors je le fais aujourd'hui. Mais vendredi vous en aurez quand même un autre!
Aujourd'hui nous abordons... LE SÉJOUR À LA MATERNITÉ QUAND ON ALLAITE!
À l'époque du siècle dernier, les grand-mères aidaient les jeunes mamans, les conseillaient, leur faisaient part de leur expérience pour mettre leur premier bébé au sein. Oui parce que pour les suivants généralement on gère.
Mais nous, pauvres mamans des années 2000, nous faisons partie d'une génération biberon : c'est dans les années 70-80 que le taux d'allaitement était le plus bas. Plusieurs raisons à cela, dont la plus critiquable : les industries de lait maternisé octroyaient des aides financières (voire des royalties) aux maternités et aux pédiatres qui incitaient les mamans à donner le biberon. (lire p.3 : http://www.chirosystem.com/FPDF/derivessysteme.pdf). Du coup quand une maman de nos jours veut allaiter, vers qui peut-elle se tourner?
Pas grand monde. Et elle a souvent un gros sentiment de solitude.
À la maternité, les personnels soignants sont censés être là pour ça. Mais expliquer à une maman le concept de l'allaitement est beaucoup plus long que de lui apprendre à visser un biberon : j'ai eu une dame une fois qui voulait allaiter, mais à qui on avait donné des bib. La raison? Encore sur la table d'accouchement on lui avait demandé si elle voulait allaiter : "oui, mais j'ai pas de lait..." avait-elle répondu. Qui lui a dit que le lait ne venait qu'après? Personne.
Certaines maternités militent pour l'allaitement maternel, et encadrent énormément les primipares. Tout espoir est bon à prendre. Mais dans de nombreuses maternités, il n'est pas donné de mot d'ordre aux puéricultrices qui y vont de leur petit refrain propre à chacune. Pour peu qu'on tombe un jour sur une qui ne prône pas le sein, ou une autre qui se sent aigrie d'avoir loupé son allaitement en faisant -inconsciemment- foirer celui des autres, et ça commence mal.
Alors voilà les 10 commandements à suivre pour que tout s'enclenche bien :
1 - confiance à l'enfant, tu feras
Qui mieux que bébé peut savoir s'il a assez mangé? L'anorexie du nourrisson, ça n'existe pas. Et quand bien même il n'aurait pas assez têté, et bien il redemandera tout simplement. Ne pesez pas avant/après la tétée. Ne cherchez pas à savoir combien il a pris. Faites lui confiance, un bébé ne se laisse pas mourir de faim.
2 - le temps, tu ne compteras pas
Il a faim, alors il va téter. S'il reste peu c'est qu'il avait juste soif. Il reste longtemps? C'est qu'il voulait un contact en plus. Inutile de calculer le temps de tétée : certains goulus ont leur compte en peu de temps là où certains gourmets savoureront. C'est pareil dans chaque restaurant. Et pour moins regarder sa montre, voici une astuce : installez-vous dans un endroit sympa (moi c'est le rocking chair) et prenez quelque chose que vous aimez (iPad, iPhone ou livre). Ce sera un moment doux et calme.
3 - tout complément, tu refuseras
On a TOUTES du lait pour DEUX bébés vu qu'on a deux seins. Quand une maman n'a pas assez de lait c'est que son bébé ne tête pas assez. Pourquoi? Parce qu'on l'a gavé de complément, parce qu'il s'endort au sein (et il faut juste le mettre plus souvent à téter) ou parce qu'elle a eu un choc (psychologique, genre votre mari part à la guerre, ou grosse fatigue). Plusieurs solutions : les coques (stimulent la lactation), tirer son lait d'un sein pendant que bébé tête de l'autre coté (ça stimule la lactation des deux cotés)...N'ayez pas peur de "vider" vos seins : ce ne sont pas des réservoirs, le lait se fabrique à la demande. Bref, plus ça tête, plus ya du lait.
4 - aucun plastique/silicone entre toi et bébé, tu ne mettras (tétine, biberon, embouts de sein...)
La tétine ou le biberon se tètent différemment du sein. La succion au sein est plus complexe, donc mettre un bout de silicone de ce genre dans la bouche de bébé va perturber sa tétée (et la lactation, cf. 3). Quant au bout de sein, c'est le summum de la difficulté!! À bannir à tout prix! (en cas de crevasses, il y a une raison et une solution que j'aborderai bientôt).
5 - les coques, tu éviteras
Hyperstimulation de la lactation = engorgement. Il ne faut les utiliser que lorsque bebé est un peu baba cool au sein, mais jamais de façon systématique.
6 - ton cœur, tu écouteras
C'est TOI la maman, pas la belle-mère qui n'a pas allaité ou les puéricultrices qui prônent les mauvaises habitudes. Bébé a besoin d'autant d'amour que de lait.
7 - de l'aide, tu demanderas (sans honte, être maman n'est pas inné, ça s'apprend)
Et ce n'est pas être une mauvaise mère de ne pas savoir. C'est normal.
8 - des renseignements, tu prendras
La plupart des mamans qui donnent le biberon le font par méconnaissance. Elles pensent -à tord- que le biberon c'est la modernité, et sont étonnées quand on leur énonce les avantages de l'allaitement, et finissent par avoir envie de cette expérience. Il faut juste savoir se renseigner. Et j'espère que ce blog aura pour vocation d'en convaincre un maximum.
9 - ton bébé ventre à ventre, tu mettras
Pourquoi? Et bien tout simplement pour éviter les crevasses aux tétons. Quel est le rapport? Les crevasses sont dues à une mauvaise succion du bébé : ça tiraille d'un seul coté. En
Alignant son corps (dos-nuque-tête) sa bouche sera juste face au téton. Et pour cicatriser plus vite, faites perler une goutte de votre lait sur la crevasse. En 4 ou 5 tétées ce ne sera plus douloureux!
10 - dès qu'il pleure, sans réfléchir, tu le nourriras.
Déjà parce qu'il a peut-être faim. Ensuite parce qu'il peut boire même le double de sa ration qu'il ne grossira pas plus. Et enfin parce que même si ce n'est pas de la faim et qu'il ne tête que quelques secondes, ça lui aura fait plaisir et ça aura stimuler la lactation!
Enfin, je finirai par une dernière chose : si vous avez un bébé prématuré, hospitalisé, ou au contraire trop gros, le début de l'allaitement est souvent déroutant. C'est à prendre au cas par cas. Ces 10 Commandements sont faits pour une majorité, mais tout le monde n'entre pas dans les cases. Si vous voulez des détails sur des cas précis, je répondrai dans les commentaires.
Suite aux conservations que j'ai eues dernièrement avec beaucoup de nouvelles mamans allaitantes qui galèrent, je me suis dit que ce blog pourrait aussi servir de conseil pour une bonne mise en place de l'allaitement maternel.
Et pour faire quelque chose de constant, je vais mettre en place deux principes : premièrement on va faire un rendez-vous hebdomadaire sur l'allaitement maternel sur ce blog, tous les vendredis, et deuxièmement vous pourrez, dans les commentaires, poser les questions qui vous tiennent à cœur.
On commence aujourd'hui avec un simple comparatif sein/biberon.
Avantage du biberon :
- on peut confier bébé dès sa naissance à quelqu'un d'autre.
- on sait combien il mange.
- Il fait grossir les bébés et leur donne une bonne grosse bouille joufflue très rapidement.
Mais faut-il rappeler que bébé a besoin de maman et que lui seul sait s'il a faim? Bref, je ne vois pas d'autres avantages, aussi discutables soient-ils.
Inconvénients du biberon :
- il est peu digeste et peu physiologique (sauf le Guigoz), en attestent les selles des bébés.
- Il est fait à partir de lait de vache modifié, destiné à la base à faire prendre du muscle aux veaux (protéines) et non du cerveau aux bébés (acides aminés).
- Il est cher (6 mois d'allaitement au biberon = 1000€).
- il est contraignant : il faut toujours penser à l'heure du prochain bib et prévoir eau-poudre-bib dans un sac à langer encombrant. Quand il ne faut pas courir après un micro-onde pour le faire chauffer parce que bébé ne l'aime pas froid, et j'en passe.
- Il ne contient aucun anticorps pour protéger bébé des microbes, ce qui fait qu'on a plus souvent affaire à un bébé malade, qu'on va gaver de médicaments, qui à leur tour vont abimer sa flore intestinale déjà fragile. Le cercle vicieux.
- enfin, quand bébé pleure par souci de succion mais qu'il a déjà bu son bib, aucune autre solution que la tétine : on est pour ou contre, mais moi je préfère m'en passer.
Inconvénients du sein :
- la mise en place est souvent laborieuse et on n'est pas aidées (j'y reviendrai d'ailleurs).
- on ne peut pas prendre tous les médicaments qu'on veut (j'y reviendrai aussi).
- on est la SEULE à pouvoir nourrir bébé (quoi qu'avec un bon tire-lait...).
Mais dois-je rappeler que bébé n'a besoin que d'une chose? Maman...
Avantage du sein : (la liste est longue)
- il est gratuit.
- il est chaud.
- il est stérile.
- il est adapté à l'âge de bébé.
- il est adapté au moment de la journée : très riche en glucose le matin pour donner du peps et riche en protéines et en acides gras le soir pour tenir toute la nuit.
- il est adapté aux besoins nutritifs de bébé : au début très liquide pour étancher la soif (<5min) il s'épaissit au long de la tétée pour apaiser la faim (<20min). Jamais besoin d'hydrater bébé en cas de grosse chaleur : 5 minutes de téton et ça repart!
- il y en a toujours, en quantité nécessaire, et où qu'on aille : pas besoin de s'encombrer ou de prévoir l'heure du futur repas.
- bébé pleure de faim? Hop au sein. Bébé pleure de sommeil? Hop au sein-tetine. Bébé pleure de douleur? Hop au sein-câlin. La succion a un effet relaxant et apaisant pour bébé, et pour maman! (merci les hormones!)
- il est bourré d'anticorps : si bébé attrape un virus, il guérit en peu de temps, et sans médicaments. Il peut être utilisé comme antiseptique : bébé est enrhumé? Une goutte dans chaque narine. Bébé a une conjonctivite? Une goutte dans chaque œil (voire juste sur l'oeil). Bébé s'est blessé (griffure, ongle trop court, etc)? Une goutte encore!!
- il est très digeste et prépare la flore intestinale de bébé en la tapissant : moins de douleurs, moins d'allergies, moins d'intolérances alimentaires.
- il permet une relation mère-enfant irremplaçable!
- les hormones de la lactation ont deux avantages : elles évitent la chute d'hormones post-parthum qui provoque le Baby-blues, et elles favorisent la tonicité de l'uterus en le contractant pour qu'il retrouve sa taille habituelle en une semaine! Bref, en allaitant, on sort de la maternité joyeuse et avec le ventre plat. Ou presque hihi!
- une femme qui allaite pendant 6 mois va produire 135 litres de lait. Rien que ce chiffre justifie ce que je vais dire : quand on allaite, les kilos de la grossesse n'ont même pas besoin d'être confrontés à un régime! Ça part tout seul!
- allaiter protège du cancer du sein et de l'utérus.
- un bébé allaité rencontre beaucoup moins de problème de surpoids adulte, et 20% de risque d'obésité en moins.
Pour finir je ferai un petit rappel militant : nous sommes des MAMMIFÈRES.
Définition : être vivant qui nourrit ses petits à l'aide de mamelles productrices de lait.
Pourquoi aller contre ce que la nature a prévu de mieux pour nous?
Quand j'ai accouché d'Amélie, une des sage-femmes et moi organisions des réunions pour l'allaitement maternel. C'était les premières organisées à la Clinique de la Côte d'Opale.
J'ai voulu m'inscrire à celle d'aujourd'hui, et y aller, mais cette fois-ci en me trouvant de l'autre côté de la table.
Ben c'était nul.
Ces réunions ont perdu leur côté revendicateur et ludique. Elles laissent les mamans qui étaient présentes avec les mêmes interrogations, et il n'y a plus du tout de mamans "à convaincre". Bref, je me suis fait chier pendant deux heures...
Oui parce que bon, après trois allaitements d'un an chacun, on n'a plus beaucoup de questions à poser en fait...
Par contre j'ai appris UN truc sympa : un hôpital espagnol a répertorié TOUS les médicaments autorisés pendant l'allaitement (attention il faut donner le nom de la molécule). C'est e-lactancia.org. Ca peut toujours servir.